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Ne t’inquiète pas Martine, si Charlotte devait rentrer à 18h00, elle ne va plus tarder, elle était sans doute avec ses copines.

Bien sûr, t’en à rien à foutre de nous, ni de moi, ni de tes filles, tiens je ne sais même pas pourquoi je t’appelle. Monsieur a changé de vie, et monsieur nous a déjà rayé de son passé. Connard, pauv’type ! Va retrouver ta pétasse, et puis d’abord, c’est pas ce soir que tu dois venir, c’est demain ! Elle te suffit plus la Bouillabaisse, t’en a trouvé une autre à Paris ! Tu me dégoûtes, je raccroche.

J’ai envie de lui crever les yeux, mais pour l’instant je vais chercher Charlotte. Zoé est-ce que tu veux venir avec moi ou tu préfères regarder la télé ? Je reste ici m’man mais tu fermes la porte à clé. Bien sûr mon trésor, allez j’y vais, elle ne doit pas être bien loin ta sœur. J’embrasse Zoé en prenant un ton léger mais je suis prête à exploser de colère et d’angoisse. J’attrape mon manteau, mon sac, mon portable, je réessaie encore une fois d’appeler Charlotte, toujours la messagerie. Je prends ma voiture. Il fait nuit noire. Je passe le boulevard du Général De Gaulle, le collège est au bout dans une impasse, je scrute les rares passants qui rentrent chez eux bien vite. J’arrive au collège, pas un chat. Je reviens sur mes pas, traverse le centre ville désert, pour prendre la direction de la piscine. Une trentaine de voitures sont garées sur le parking éclairé. Le centre nautique fait nocturne le vendredi soir et à 22h00, ce seront les clients pour la patinoire qui rempliront le parking. Je me gare et me dirige vers l’entrée de la piscine. Je sais qu’il y un accès visiteur en haut, je demande l’autorisation d’y aller. L’employée actionne l’ouverture du tourniquet, j’emprunte l’escalier sur ma gauche. L’odeur me porte au cœur, j’adore nager mais je hais la piscine, son odeur, ses carreaux froids ses douches souvent en panne et son bruit assourdissant. Arrivée en haut, je balaie d’un regard les nageurs. Que des habitués qui tracent des longueurs en lunettes et bonnets. Un petit groupe d’ados s’amusent dans le petit bain, mais je ne reconnais pas Charlotte. Je sors, remercie la dame de la caisse et retourne à ma voiture. A peine assise, je prends mon portable tente encore une fois d’appeler Charlotte, juste comme elle essaie de me joindre ! Ma chérie où es-tu ?

Je suis en train de rentrer à la maison, m’man, j’arrive ! Où es-tu Charlotte? Je viens te chercher. Je raccroche bien vite pour me diriger vers l’autre côté de la ville, je ne sais pas où elle était, ni avec qui. Calme toi Martine, calme toi, ne mélange pas tout. Ecoute là avant de lui crêper le chignon. C’est toute tremblante que je conduis, je ris et je pleure en même temps. Ma petite Charlotte, mon bébé, j’arrive.

As-tu des nouvelles de Charlotte, rappelle-moi je suis inquiet.

Alex est mûr pour l'analyse ! Martine a-t-elle prévu un budget ?