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Ma petite Zoé a 9 ans ! Bon anniversaire ma chérie ! Je la prends dans mes bras et danse avec elle dans sa chambre. Je la couvre de baisers. Mais dis-moi, tu es belle comme un cœur ! C’est hier que j’ai eu 9 ans Papa, aujourd’hui je suis déjà dans ma dixième année, repose-moi, tu me donnes le tournis ! Je la repose maladroitement, je me sens bête tout d’un coup. Je sors de sa chambre ne sachant plus quoi faire. Je me suis dépêché, j’ai pris le TGV de 6h28 et je suis arrivé avant son réveil. Martine sans me dire bonjour, m’a envoyé à la boulangerie.

Je ne sais pas quoi faire. Je rejoins Martine dans la cuisine. Elle prépare un gâteau d’anniversaire pour demain. La farine, les œufs, le beurre, le lait, elle met les ingrédients sur la table avec des gestes brusques et nerveux. Ca claque sur la table. Tu veux de l’aide ? Ma question la stoppe net, le batteur à la main. Où étais-tu cette nuit? Elle me regarde droit dans les yeux, le batteur dans la main droite. A l’hôtel ! Pourquoi ?

Ne me prend pas pour une andouille Alex, dit-elle d’une voix grave et sifflante, j’ai peut-être l’air d’une godiche mais je te connais Alex, je te connais par cœur. Alors tu vas m’écouter, s’il te plait. C’est l’anniversaire de ta fille, car je te rappelle, tu as deux filles et une femme ici dans cette maison. Alors écoute-moi bien. Demain, ma mère et son chéri débarquent pour l’anniversaire de Zoé, ta sœur sera là aussi, je te demande de faire plaisir à ta fille, je te demande d’être présent aussi pour Charlotte. Ne joue pas au con avec moi, Alex, je sais qu’il y a une autre femme, non ne dis rien ou je te fous le batteur sur la gueule, laisse-moi parler, tu te tiens à carreaux d’ici dimanche et tu te casses lundi matin, je ne veux rien savoir, pas maintenant, j’ai besoin de garder mon calme pour les filles, je réfléchirai après. Fous le camp de la cuisine, je ne veux pas te voir.

Il n’a rien dit, il ne sait même pas défendu, le salaud. J’avais raison. J’y ai pensé toute la nuit : ses derniers week-end, où je croyais qu’il était perturbé par son boulot, tu parles ! Et les vacances passées toute seule avec les filles, j’avais de la merde dans les yeux ! Quand je pense que je me suis tapée ses chemises à repasser pour monsieur alors qu’il allait faire le beau là-bas ! Il me dégoûte !

Les œufs craquent sur le bord du saladier, je verse le beurre fondu, je m’arrête, m’écroule sur la chaise de la cuisine, comme cisaillée par la cruauté de la réalité. Mes mains sur le tablier, je reste hébétée ainsi longtemps. Ma vie défile dans ma tête avec une vitesse foudroyante, aussi foudroyante que cette nouvelle : Alex a une maîtresse. Il n’a pas nié, donc c’est vrai.

C’est Charlotte qui me ramène à la réalité en rentrant dans la cuisine. Ben t’en fais une tête, m’man ! ça va ? Oui dis-je, ce n’est rien, je réfléchissais au repas de demain. Ben justement, c’est au sujet de demain que je voulais te voir, dis m’man est-ce que je pourrais sortir vers 4 heures, promis je suis de retour à 6 ! Viens là près de moi, ma grande, viens me faire un bisou. Je prends Charlotte dans mes bras, je la sers de tout mon cœur, je sens les larmes venir. Ben, M’man ? Ce n’est rien ma chérie, je suis nostalgique, je vois grandir mes filles chéries !

La réalité dépasse l'affliction.

Comments

[pagenas]

C'est écrit en haut colonne de gauche !!! T'es redevenue blonde ? :DDD (je traduis : c'est moi !!!!!!! :D)

[Pastelle]

Qui est responsable des citations d'ailleurs ?
Celles sous les photos ?

[pagenas]

Merci pour votre appréciation et meilleurs voeux ! :)

[Chris]

Je refais un petit tour sur vos chemins :) histoire d'apprécier après les mots lus, les illustrations (tant de matières, tant de couleurs, méandres et volutes de beauté détournée ...) et les "citations" ! Et je dois dire que c'est très plaisant !