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J’ai préparé à manger comme une automate, ne pas craquer pas maintenant, d’abord il y a les filles et puis dimanche le repas de famille. Je ne vais pas faire un scandale je tiens bon jusqu’à lundi matin, jusqu’à ce qu’il parte, ensuite j’avise. Pour l’instant je suis anesthésiée comme si j’avais muraillé les écoutilles je suis descendue en plongée sans bouteille, en apnée. Je ne me reconnais pas, je devrais lui ruer dans les brancards, l’étriper pour le mal qu’il me fait qu’il nous fait, je n’y arrive même pas, je suis tétanisée. Je ne veux pas le voir, je l’évite, je l’ai envoyé faire des courses, deux trois choses oubliées, je lui ai également suggéré de mettre son linge au pressing, car dorénavant il devra compter sans moi. Ce soir il dort dans le canapé, si les filles demandent, je réponds Papa ronfle ! Tenir bon pendant le repas de demain, pas de vague, faire pour ma petite princesse, et surtout ne rien dire à ma mère, elle serait trop heureuse, je n’oublierai jamais ces paroles lors de nos fiançailles Alex est trop bien pour toi, bel homme, intelligent, je me demande bien ce qu’il te trouve ! Quant à ma belle-sœur déjà qu’elle sort d’une rupture, je n’ai pas envie de sortir la serpillière.

J’ai été con de passer chez Violaine vendredi, j’aurais dû rentrer direct à la maison pour Zoé. Putain quelle ambiance ! J’ai vraiment foutu le bordel en ne rentrant pas ! Maintenant Martine est au courant ! Je ne sais plus où j’en suis.

Charlotte m’aide à débarrasser la table, ils sont tous partis. Zoé joue avec ses nouveaux jouets, et Alex s’est enfermé dans le bureau. Je plonge mes mains dans l’eau savonneuse, l’eau est bouillante, je voudrais qu’elle traverse ma peau pour réchauffer mes os glacés, tout mon corps me fait mal, ma nuque mon dos, mes reins j’ai l’impression d’être dans un étau. Je lave les flûtes à champagne, cristal de nos 15 ans de mariage. Je sors une flûte de l’eau savonneuse la fait chanter en lui donnant un coup d’ongle, je recommence encore et encore puis je la plonge dans l’eau pour recommencer à nouveau. Le chant du cristal m’apaise je souris intérieurement puis je saisis deux flûtes et m’amuse à les cogner l’une contre l’autre, le chant est plus fort, j’écoute la vibration, je recommence. Charlotte arrive au moment où j’allais les casser l’une contre l’autre, elle tourne le robinet d’eau au dessus du deuxième bac fait jaillir l’eau et rince son éponge. C’était délicieux ton repas Maman ! puis elle file vers la salle à manger. Je sens mes épaules s’enfoncer vers le sol, je me dépêche de finir cette vaisselle et décide de prendre un bain bouillant pour me détendre. Je m’enferme dans la salle de bain après avoir dit aux filles de ne pas me déranger. Je fais couler l’eau chaude, ouvre des flacons rarement servis car gardés pour une occasion, je respire touche choisit verse. La salle de bain s’habille de brume de chaleur aux effluves chaudes et relaxantes. Je me déshabille puis glisse dans l’eau comme dans un cocon. Les yeux fermés, je tente de reprendre une respiration me rappeler l’histoire, avant ce travail d’Alex pour Marseille, avant cette femme, avant vendredi, avant tout à l’heure, avant tout. Je suis complètement perdue !

Douloureuse faillite.

Comments

[Lautreje]

On ne dira rien, enfin moi je promets... je ne réponds pas pour Pagenas ! ;-)

[Pastelle]

Je suis drôlement vilaine en plus. Même pas je remercie pour les bons moments de lecture et le plaisir pris ici, et en plus je réclame !
Faut me taper sur les doigts très fort.
Mais rien dire au père Noël s'il vous plait.
Merci pour tout.

[Lautreje]

courage Pastelle !

[Pastelle]

Argh. Où est la suite ? :(